Courbevoie, le 03 mars 2003

 

Pour fêter les bons résultats Canon s’apprête à licencier près de 100 salariés.

La direction traîne la CGT devant le Tribunal de Grande Instance pour délit de communication et réclame 300 € pour chaque e-mail envoyé aux salariés.

 

 

La direction de la société Canon France, vient de mandater M. Le Disert, DRH de sa filiale Canon Communication Image (CCI), pour traduire en justice l’union locale CGT de Courbevoie, les délégués syndicaux CGT et le Comité d’Entreprise de Canon France pour délit de communication.

 

En effet, M. Le Disert ne tolère plus que le personnel de CCI reçoive des informations émanant des élus de la société mère Canon France. Pour cela, il vient de saisir le Tribunal de Grande Instance de Nanterre et lui demande de statuer en date du jeudi 6 mars 2003 pour faire cesser " ce trouble manifeste ".

 

Il est à noter que ce moyen de communication utilisé depuis des années par la CGT n’avait jamais fait l’objet de remises en cause de la part de la direction avant l’arrivée de M. Le Disert.

 

La filiale Canon Communication Image, leader dans ce domaine, veut probablement garder l’exclusivité de la communication et attaque sûrement la CGT pour concurrence déloyale !

 

La véritable motivation est ailleurs.

 

Sous l’impulsion des directives de Canon Europe, toutes les filiales dont Canon France et CCI sont en pleine phase de restructuration.
L’objectif est à la réduction des effectifs et des coûts pour augmenter la profitabilité. Canon France a déjà procédé en 2002 à la transformation de ses succursales commerciales de province en sociétés indépendantes.

 

Le 31 janvier 2003, Canon France a présenté au C.E. un plan de licenciement collectif ayant pour conséquences la suppression de 90 postes, l’externalisation de 22 postes et la transformation de sa succursale commerciale Ile de France en société indépendante.

En deux ans, si le projet aboutit, l’effectif Canon France sera passé de 1400 salariés à environ 250.

Il va sans dire que l’augmentation de la profitabilité passe par une remise en cause des instances représentatives du personnel. A ce jour, le personnel de province filialisé (514 salariés) n’a plus de Comité d’Entreprise.

La filiale Canon Communication Image fait l’objet de réorganisations et risque à court terme de subir également des réductions d’effectifs. L’embauche récente d’un D.R.H. aux méthodes musclées (et antisyndicales) n’est pas le fruit du hasard…

Le contexte de remise en cause de l’emploi et les projets que s’apprête à mettre en oeuvre Canon, ne sont pas étrangers à sa volonté d’essayer de restreindre la capacité d’action de la CGT.
Le démantèlement de l’entreprise depuis plusieurs années a permis à Canon de casser la cohésion sociale et de cloisonner le personnel dans des petites structures faisant en sorte qu’il subsiste un minimum de liens entre le personnel.

La CGT, dans ce contexte, met tout en œuvre pour garder une unité au niveau de l’ensemble du groupe Canon.

Personne ne s’y trompera, au-delà des arguments avancés par la société à savoir : l’envoi d’e-mails à teneur syndicale (de la CGT Canon vers le personnel de Canon Communication Image) par le biais de l’internet, le problème de fond reste celui d’éviter que la nature des informations communiquées génère une réaction unitaire des salariés du groupe.

 

 

Comment Casser Inévitablement la Communication Garantie à Tous !