Sommaire

Courbevoie le 01 mars 2005

 

Pour accompagner la croissance de l’entreprise

M. Grégoire veut imposer en 2005,

la rigueur salariale au personnel.

 

 

Dans le cadre de la nouvelle organisation de l’entreprise, les premières négociations annuelles obligatoires (NAO) se sont déroulées en janvier dans le cadre de l’UES entre les délégués centraux et la Direction de Canon France.

Ces négociations ont pour objet de fixer le cadre des futures négociations qui auront lieu au sein des 10 établissements de l’UES et qui portent sur l’augmentation des salaires, les classifications, les pay-plans, le temps de travail, les indemnités, etc.

Si la loi oblige l’employeur à négocier chaque année ces points, elle n’impose aucune obligation de résultats. Ainsi, 3 réunions se sont tenues au cours desquelles vos représentants ont formulé des propositions, et la direction nous a fait part de ses orientations pour 2005.

 

Aujourd’hui, les " soit-disant négociations " dans le cadre de l’UES sont terminées. Les négociations vont donc commencer dans chaque établissement. Les propositions de vos élus CGT sont claires et répondent à vos attentes.

Compte tenu des bons résultats du groupe (plus de 20 %), les salariés pouvaient au moins espérer une prise en compte de leurs revendications. Dans ce contexte, nous avons demandé un minimum de 4 % d’augmentation de salaire, une prime de 1000 € et l’ouverture de négociations sur les pay-plans.

Nous avons également demandé qu’une refonte complète du système salarial soit envisagée afin de permettre des changements d’échelon ou de classification au sein de chaque fonction, car de nombreux salariés sont bloqués depuis des années, sans aucune perspective d’évolution, alors que les objectifs qui leur sont assignés sont de plus en plus ambitieux.

 

En effet, le système salarial mis en place il y a 4 ans par la Direction, car elle considérait que nous étions trop payés, a pour finalité de contenir la masse salariale, par le blocage des salaires. Il en résulte que de nombreux salariés sont bloqués depuis de nombreuses années et que la majorité subit une perte du pouvoir d’achat qui s’accentue d’année en année.

Avec le recul, il s’avère que ce système est particulièrement discriminatoire et discrédite le discours que tenait la direction lors de sa mise en place, à savoir que les salariés seraient rétribués en fonction de leur performance. Les faits démontrent le contraire.

 

En premier lieu, la direction fixe une enveloppe d’augmentation répartie par critères d’appréciation (A, B, C, D et E) qui ne permet pas à l’encadrement d’apprécier librement le personnel.

Autre aberration, une même appréciation ne donne pas le même pourcentage d’augmentation. Un salarié noté C, en fonction de son salaire, peut avoir une augmentation allant de – 1 % à 5 % selon son positionnement sur la grille salariale.

Encore plus fort, un salarié noté " D " peut obtenir une augmentation supérieure à son collègue qui a obtenu un " B ". De même un salarié noté " C " peut obtenir une augmentation supérieure à son collègue qui a obtenu un " A ". Là encore tout dépend du positionnement de chacun par rapport à la grille salariale, sachant que les plus anciens dans l’entreprise sont les plus durement pénalisés.

Autre exemple concret que les salariés administratifs et techniques du CBSC Rhône Alpes se souviennent amèrement d’avoir été privés d’augmentation en 2004, quelle que soit l’appréciation obtenue, vu que le budget avait été intégralement alloué à la population commerciale pour procéder à des changements de niveau !

Pour conclure sur l’appréciation, sachez que l’encadrement a déjà arrêté et communiqué, à qui de droit, les appréciations du personnel… avant même le déroulement des entretiens. Les jeux sont faits !

 

Pour 2005, la direction annonce la couleur

A l’issue des négociations au niveau de l’UES, la direction nous a indiqué qu’il n’était pas question d’allouer une augmentation générale à tout le personnel, ni d’attribuer une prime.

Concernant le système salarial, même si le D.R.H. a apporté quelques modifications, celles-ci ne remettent pas en cause son principe qui vise à limiter les augmentations de salaire.

  • L’enveloppe globale allouée pour les augmentations de salaires sera de 2,3 % de la masse salariale.
  • Une enveloppe de 0,3 % est prévue pour corriger les anomalies trop flagrantes du système par rapport aux classifications.
  • Le montant des augmentations " au mérite " dépendra de l’appréciation (A, B, C, D et E) et du niveau de rémunération du salarié, comme pour les années passées.
  • Le D.R.H. a accepté de transformer la prime forfaitaire, en augmentation de salaire, pour ceux qui se situent au-delà de 25 % du salaire de référence de leur groupe et a ramené la grille salariale à trois niveaux au lieu de cinq.

Matrice salariale 2004

Position de la rémunération sur la grille salariale

Évaluation

Supérieur à moins 25 %

moins 25 %

moins 10 %

plus 10 %

Supérieur à 25 %

à moins 10 %

à 10 %

à 25 %

A

Mérite

Mérite

Mérite

Mérite

Prime

B

Mérite

Mérite

Mérite

Mérite

Prime

C

Mérite

Mérite

Mérite

Mérite

Prime

D

Mérite

Mérite

Mérite

0%

0%

E

0%

0%

0%

0%

0%

 

Matrice salariale 2005

Position de la rémunération sur la grille salariale

Évaluation

Supérieur à moins 10 %

moins 10 %

Supérieur à 10 %

A

Mérite

Mérite

Mérite

B

Mérite

Mérite

Mérite

C

Mérite

Mérite

Mérite

D

Mérite

Mérite

0%

E

0%

0%

0%

Pour conclure, une analyse nous permet d’affirmer que si les établissements de l’UES appliquent le système défini par la Direction Générale, près de 72 % du personnel aura une augmentation qui se situera entre 0 et 2 % et 22 %, une augmentation de 2,75 % (source Canon France).

L’évolution de carrière du personnel, les changements de classification, la revalorisation des indemnités ont été balayés des négociations. Ces sujets ne font pas partie des préoccupations actuelles de la Direction Générale.

 

Si tout le monde espérait des miracles du nouveau système d’évaluation " E.A.E. ", ce dernier n’est qu’une pâle copie des " E.C.P. " hormis le fait qu’il instaure un contrôle de l’activité du personnel. Le contrat par objectifs… on y arrive !

 

 

La Direction Générale ne respecte pas ses engagements

Lors du mouvement social chez Canon au mois de novembre, la direction générale dans son communiqué affirmait notamment " qu’elle a pris note de la demande d’une meilleure prise en compte de l’évolution du coût de la vie "… et qu’elle envisageait " l’amélioration de la liaison entre les évaluations et l’évolution de la rémunération individuelle ".

Concrètement, la croissance de l’entreprise ne profitera pas au personnel. M. Grégoire nous impose de travailler plus et de gagner moins. Il ne maintient pas le pouvoir d’achat à tout le personnel alors que ce dernier sera obligé cette année de travailler une journée en plus (la journée de solidarité équivaut à 0,40 % du salaire) et devra probablement faire face à une augmentation des cotisations mutuelle / prévoyance.

 

La  " participation " le miroir aux alouettes

Face à la rigueur qu’elle impose, la direction, pour éviter un mouvement de mécontentement et une démobilisation du personnel, fait valoir que ses efforts seront récompensés par de " la participation ", argument qu’elle avait utilisé pour vendre la mise place des CBSC.

La direction est prête à utiliser tous les arguments pour nous faire avaler la pilule de la rigueur. N’oublions pas que l’entreprise, bien que bénéficiaire depuis des années à fait en sorte de ne pas verser le participation depuis les années 1990 et qu’en 2003, seul le CBSC Bourgogne Champagne a pu dégager une réserve de participation.

 

Le versement de la participation, n’est pas un cadeau, mais une obligation légale.

Par pure " coïncidence ", l’ensemble des salariés a reçu en cette période de négociations salariales, un courrier de la direction, faisant valoir que le personnel de l’UES et de CCI toucherait entre 600 € à 1400 € de " participation ", dans certaines conditions.

Il faut savoir que cette " participation " est liée à un redressement fiscal dont à fait l’objet la société Canon et qui concerne pour l’essentiel les prix de cession, jugés trop bas par l’administration fiscale, par rapport à notre secteur d’activité.

Ainsi, les entreprises comme Canon, en jouant sur les marges commerciales peuvent fausser les résultats réels de l’entreprise.

Dès 2002, les élus CGT ayant eu connaissance de ce redressement fiscal, ont mandaté un expert comptable par le biais du C.E., sur cette question. L’expertise a mis en évidence que les résultats déclarés ces dernières années comme déficitaires, devenaient positifs et permettaient de constituer une réserve de " participation ".

Ainsi d’après l’administration fiscale, les résultats de 1999 auraient dû être d’environ 10 millions d’euros et la réserve de " participation " est donc aujourd’hui, avec les intérêts de retard, d’environ 1,4 millions d’euros.

Récemment, un débat s’est instauré dans l’entreprise, à savoir, si la participation (quand elle existe) doit être versée au niveau de l’établissement ou à tous les salariés de l’UES. Pour les élus CGT, il n’y a aucune ambiguïté, l’accord de participation en vigueur chez Canon France doit être appliqué dans tous établissements de l’UES (comme tous les autres accords 35 heures, congés, mutuelle, etc.) et à ce titre, et comme le prévoit la loi, la participation doit être versée à tout le personnel de l’UES.

La direction, en fonction de ses intérêts et des circonstances, a jusqu’à présent voulu imposer un versement de la participation au niveau de chaque CBSC. Elle tente de développer la notion d’autonomie et de " challenge local ", afin de motiver les troupes et accréditer que les bons résultats auront pour récompense davantage de " participation ". Pourtant, la réalité démontre quotidiennement que les CBSC n’ont aucune latitude et que Canon France reste le chef d’orchestre. Par exemple, le dispositif de préretraite mis en place au niveau des CBSC est financé par Canon France. Il en est de même pour les abandons de créance consentis à des CBSC en difficulté en 2004. Ceci démontre bien que les résultats des établissements ne sont pas exclusivement liés à l’activité du personnel des établissements.

 

La participation , " roue de secours " des NAO

L’information relative au résultat du redressement fiscal et le montant de la réserve de participation, la direction la connaît depuis plusieurs semaines mais M. Chrétien a préféré l’utiliser pour essayer de faire oublier les maigres augmentations qu’il propose au personnel cette année. Il est vrai que dans cette affaire, la direction n’a pas d’état d’âme, ni de scrupules et n’est plus à une contradiction prêt.

En effet, la réserve de participation liée au redressement fiscal devrait être versée exclusivement aux salariés Canon France présents dans l’entreprise en 2004 (donc or CBSC et CCI), comme le prévoit la loi. La direction a annoncé, sans même prévenir les délégués syndicaux, qu’elle allait proposer un accord dérogatoire permettant le versement à tout le personnel de l’UES et de CCI.

 

Qui va payer les millions d’euros liés au redressement fiscal ?

La direction voudrait tirer profit d’une contrainte et faire croire au personnel qu’elle sait preuve de générosité alors que cette opération lui permet de réduire le montant de l’enveloppe liée aux augmentations de salaire. Sans rentrer dans les détails, il ne faut pas oublier que la participation est bloquée pendant 5 ans…

Pendant ce temps, Canon INC engrange des profits exceptionnels (un bénéfice net de 2,53 milliards d’euros, soit une progression de 25 % comparée à 2003) c’est la rigueur pour les salariés de l’UES Canon et la direction refuse de garantir le maintien du pouvoir d’achat.

 

Le personnel doit exiger les fruits de la croissance.

Le personnel ne peut pas se contenter, en contrepartie des efforts qu’il fournit toute l’année, de quelques coupes de champagne, de bons d’achats type Havas ou d’une hypothétique " participation ".

Le DRH Canon France vient de fixer le cadre des négociations au sein des établissements il appartient au personnel de soutenir leurs représentants du personnel pour refuser cette politique de rigueur. Les salariés ne peuvent pas laisser M. Chrétien affirmer " si les salariés ne s’expriment pas, c’est qu’ils acceptent les propositions de la direction ".

Les attentes en terme d’augmentation salariale et de reconnaissance professionnelle sont réelles et justifiées. Dans le contexte actuel, seule la mobilisation du personnel aux côtés de leurs représentants permettra de faire aboutir leurs revendications.