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Courbevoie le 10 janvier 2017

 

 

Réorganisation de CIG :
Un licenciement collectif injuste

 

A l’issue de la procédure d’information du CE sur le projet de Réorganisation de la division CIG, les élus CGT du CE ont consédéré que le motif économique du projet de réorganisation était injustifié.

En effet, si le marché sur lequel opère CIG est toujours particulièrement tendu, on constate néanmoins que "Canon surperforme en volume et en valeur" sur ce segment, comme indiqué dans le rapport présenté au Comité de Groupe du 25 novembre 2016.

Le motif premier de la réorganisation, tel qu'invoqué dans la note d'information remise au CE, est la sauvegarde de la compétitivité du Groupe Canon sur son secteur d'activité Grand Public. Par ailleurs, cette note d'information justifie la menace sur la compétitivité au motif d'une baisse du chiffre d'affaire de CIG au niveau mondial, européen et français. Or, la baisse du Chiffre d'Affaires ne suffit en aucun cas à démontrer une menace réelle et sérieuse sur la compétitivité Groupe Canon.

En effet, les experts du cabinet SECAFI ont indiqué dans leur rapport sur le projet GENERATION que les résultats de Canon dans le monde restent confortables et que la réorganisation de la BU CIG est une décision purement européenne.

Les experts affirment donc que l'entreprise ne démontre pas clairement la menace sur la compétitivité car le motif économique ne peut pas être vérifié. Le rapport souligne en effet que "la rationalité économique ne se trouve pas plus au niveau européen qu’au niveau français où les marges ne sont pas comptabilisées rendant tout compte d’exploitation et rentabilité purement formels".

Le rapport souligne en outre que le projet de PSE n'aura pas d'impact sur la croissance du Chiffre d'Affaires et que d'autres pistes auraient pu être trouvées pour réduire les coûts, 40% d'entre eux ne relevant pas de la masse salariale.

Le rapport d'expertise révèle également que le projet de PSE vise avant tout à optimiser la rentabilité de l'entreprise pour garantir l'augmentation constante de la distribution de dividendes faite aux actionnaires de Canon Inc. Le rapport établit en effet que le taux de commission reversé à la BU CIG France par Canon Europe est conditionné à "la volonté de l'actionnaire qui veut garantir ses dividendes".

Par ailleurs, la Direction constatait à fin septembre, que Canon avait su profiter de l'instabilité des marchés pour conforter sa position de leader sur la photo et de n°2 sur l'impression Inkjet, deux activités qui constituent l'essentiel des revenus de la BU CIG. Canon a également réussi à gagner 10% de parts de marché sur le Réflex, 5% sur les Compacts et 0,5% sur l'Inkjet MFP.

De plus, la Direction n'a fait à aucun moment la démonstration que ce projet de réorganisation sera de nature à améliorer les résultats de l’activité CIG en France.  

Par ailleurs les effectifs de CIG, qui n’ont pas augmenté pendant la période de forte croissance d'activité, décroissent depuis 2012 par attrition naturelle sans que l'entreprise ait eu besoin d'avoir recours à des licenciements. L'adaptation des effectifs au niveau d'activité n'est donc pas une nouveauté et aucune urgence à réduire la masse salariale n'est démontrée dans la note d'information.

Les élus CGT considèrent qu’une véritable GEPP, apte à faciliter l'ajustement des effectifs et à favoriser la mobilité du personnel vers d’autres activités aurait pu suffire à adapter l'organisation de la BU CIG et à éviter des licenciements contraints. 

De plus, les élus CGT ne peuvent que regretter la mauvaise utilisation du CICE faite par Canon France en 2015 et 2016 (1,2 M€ par an), aucun euro n’ayant été consacré à la redynamisation de la BU CIG pour lui permettre de maintenir sa compétitivité.

Au vu de tous ces éléments, les élus CGT considèrent que la motivation économique du projet de réorganisation n'est pas légitime et que la soi-disant menace sur la compétitivité du Groupe Canon, sur ce secteur d'activité, ne justifie pas le recours à un licenciement collectif.

Les élus CGT estiment par ailleurs que les mesures envisagées dans le projet de réorganisation ne sont pas de nature à créer les conditions nécessaires à un retour à la croissance de l'activité CIG.